Schola Hungarica Ambrosian Chants for Epiphany
The patriarchal city of Milan traces its liturgy and liturgical music back to the great doctor of the church, Saint Ambrose. The Ambrosian liturgy named after him is a sister to the Roman, with many common but many differing traits. The material on this disc presents music for the mass and vespers for Epiphany.
László Dobszay
Artists
Schola Hungarica
conducted by Janka Szendrei, László Dobszay
Solo: István Csuti, Zsolt Unterweger (6), György Merczel (19, 23)
About the album
Recorded by Péter Erdélyi at the Franciscan Church in Sümeg, June, 2008 – special thanks to the Franciscan Community of Sümeg
Recording producer: András Wilheim
Mixed, edited and mastered by Péter Erdélyi at ArtField Studio, Piliscsaba
Artwork & design: Bachman
Produced by László Gőz
Label manager: Tamás Bognár
Supported by the Ministry of Education and Culture and the National Cultural Fund of Hungary
Reviews
Emilia Dudkiewicz - Muzyka21 (płyta miesiaça) (pl)
Zay Balázs - Gramofon **** (hu)
Czékus Mihály - Szivtárs Online (hu)
Schola Hungarica: Ambrosian Chants for Epiphany
Cantus missae / Chants of the Mass
Cantus vesperarum / Chants for Vespers
Ambrosian Chants for Epiphany
The patriarchal city of Milan traces its liturgy and liturgical music back to the great doctor of the church, Saint Ambrose. The Ambrosian liturgy named after him is a sister to the Roman, with many common but many differing traits. The material on this disc presents music for the mass and vespers for Epiphany.
The mass begins with the Ingressa, similar to the Roman Introit, but without the psalm (1). After the reading, we hear a highly ornamented psalm (3), then an alleluia (4). When repeated the alleluia is extended with a long, independent melisma, that is, a wordless melody – we could even call it an aria. The distinguishing feature of the Ambrosian mass is the antiphon before and after the gospel (5, 7). The gospel itself (6) is intoned in an interesting mode, and before it warning exhortations are heard. In the mass for Epiphany, the date for the feast of Easter in the given year was recited after the gospel. The Offertorium (9) is again prolonged by an extensive melisma. In the Ambrosian mass the breaking of the bread is before the Pater Noster, and is accompanied by a special chant, known as the Confractorium (11). The Communion chant, known as the Transitorium, is somewhat simpler in texture than its Gregorian equivalent (13).
Compared to Gregorian, Ambrosian music is much richer in embellishment and melisma. Frequently, pausing on one syllable, long melodies without clearly articulated texts are interpolated. True enough, in the simple genres such as the office antiphon, Ambrosian is even simpler than Gregorian. On special but attractive feature of Ambrosian chant is the use of tonalities, and the exposure of one or two unusual intervals, especially the tritone (F–B, for instance).
The ordinary parts of the mass are taken from a Christmas composition by a Milan cathedral choirmaster of the early Renaissance, Franchino Gafurio (1451–1522). He was a renowned music theorist in his time, and his works, though they may not attain the standard expected of recognized composers, are decently written polyphonic pieces, interesting to hear. After the Ingressa we sing the Gloria (2), before the Offertorium is the Credo (8), after it is the Sanctus (10), and between the Confractorium and the Transitorium is heard the Agnus (12). Both the Sanctus and the Agnus, and also the Kyrie at the end of the disc, are extended with inserts, known as tropes, on Christmas themes.
While the liturgical structure of the mass largely conforms to the Roman mass, the Vespers is considerably different in both its order and its musical material. The Vespers comprises three parts: the ceremony of lighting the lamps, psalm singing, and the procession relating to the ceremony.
During the ceremony of lighting the lamps, an introductory Antiphon is sung (14), after it a hymn (15), then a responsory (16). The hymn (of which here only the first half is sung) is a composition by Saint Ambrose. In old Milan, the embellishments inserted into the responsory were sung by children.
From the psalm-singing part, on this disc we only sing one antiphon with a brief excerpt from a psalm (17), then Mary’s song of thanks, the Magnificat, also abbreviated (18). This second part is concluded with the Oratio (19).
The procession starts with a brief excerpt from a psalm, known as a psalmellus (20). While singing this, the choir process to the baptistry, where first an ornamented ‘Responsorium in baptisterio’ is heard (21), then an excerpt from Zechariah’s song of thanks, the Benedictus (22). The station is concluded with supplication (23), then, after another psalmellus (24), all process from the baptistry to the cathedral.
The Ambrosian Vespers ends with the Kyrie; thus, we have closed this disc with the Kyrie from Gafurio’s mass (25).
László Dobszay
Translated by Richard Robinson
notes musicales (en français)
Chant ambrosien pour l’Epiphanie
La ville patriarcale de Milan fait remonter sa liturgie et sa musique liturgique au grand évêque, Père de l’Eglise, Saint-Ambroise. La liturgie qu’on associe à son nom, liturgie ambrosienne, est sœur de la liturgie romaine et partage avec elle de nombreux points communs mais comporte également de nombreuses différences. Notre disque présente la musique utilisée pour la messe de l’Epiphanie et pour les vêpres de cette fête.
De même manière que la messe romaine avec l’introït, la messe milanaise commence par une ingressa mais sans psaume (1). Après la lecture, vient un verset de psaume à la riche ornementation (3) puis un alléluia (4). Au retour, l’alléluia est long et se voit adjoindre son propre mélisme (mélodie sans parole, on pourrait dire un air). La particularité de la messe ambrosienne est l’antiphone qu’on entend avant et après l’Evangile (5, 7). L’Evangile lui-même est récité sur un ton particulier (6) et avant lui on aura prononcé des admonestations. Dans la messe de l’Epiphanie, après l’Evangile, on annonce en récitant sur quel jour tombera la fête de Pâques durant l’année en cours. Le chant de l’offertoire (9) est lui aussi enrichi d’un large mélisme. Dans la messe ambrosienne, la fraction du pain a lieu avant le Notre Père et un chant particulier, le confractorium, l’accompagne (11). Le chant de la communion, appelé transitorium, a une structure un peu plus simple que dans son équivalent grégorien (13).
Dans la musique ambrosienne, l’ornementation, la mélismatique est plus élaborée que dans le grégorien. Il arrive souvent qu’on s’arrête sur une syllabe et y incorpore une longue mélodie bien articulée mais sans parole. Il est par contre vrai que dans les genres simples, comme les antiphones de l’office, le style ambrosien est encore plus simple que le grégorien. L’usage des tonalités est fort particulier et attractif dans le chant ambrosien : des intervalles in- habituels, particulièrement des tritons (par exemple, fa-si) sont mis en avant.
Pour les parties fixes de la messe, nous avons utilisé une composition de Noël d’un maître de chapelle de la cathédrale de Milan, Franchino Gafurio (1451-1522). Il fut un des grands théoriciens de la musique de son époque et ses œuvres, même si elles n’atteignent pas le niveau des grands compositeurs les plus reconnus, comportent néanmoins des pièces polyphoniques très intéressantes et bien écrites. Après l’ingressa, nous chantons le Gloria (2), l’offertoire est précédé du Credo (8) puis suivi du Sanctus (10), et entre la fraction du pain et le chant de la communion c’est l’Agnus Dei que nous interprétons (12). Les textes du Sanctus, de l’Agnus Dei, ainsi que celui du Kyrie qui se trouve à la fin du disque sont enrichis de pièces rattachées au thème de Noël et appelées tropes.
Alors que la structure liturgique de la messe correspond en gros à celle de la messe romaine, la structure et la musique des vêpres diffèrent fortement de la version romaine. Les vêpres sont composées de trois parties : la cérémonie d’allumage des lampes (lucernaire), la lecture des psaumes et la procession liée à la cérémonie.
Durant la cérémonie d’allumage des lampes, on chante un antiphone d’introduction (14), puis une hymne (15) et enfin le répons (16). L’hymne, dont nous ne chantons ici que la première moitié, est un poème de Saint-Ambroise. Les ornementations du répons étaient autrefois chantées à Milan par des enfants.
Pour la partie de lecture des psaumes, nous ne chantons sur ce disque qu’un seul antiphone, avec un court verset de psaume (17) puis le cantique d’action de grâces de Marie, le Magnificat, également dans une version courte (18). Cette deuxième partie est conclue par une oraison (19).
La procession commence par un court verset de psaume, le psalmellus (20). C’est en chantant celui-ci que les fidèles passent au baptistère où est tout d’abord interprété un « Responsorium in baptisterio » très ornementé (21) puis un verset du cantique d’action de grâces de Zacharie, le Benedictus (22). La procession s’achève par une oraison (23) puis, après un nouveau psalmellus (24), les fidèles retournent du baptistère à la cathédrale. Les vêpres ambrosiennes se terminent par un Kyrie : c’est pour cette raison que nous avons placé ici, à la fin du disque, le Kyrie de la messe de Gafurio (25).
László Dobszay
Traduit par László Dankovics